Sommes-nous à notre place ? { Feat Namira

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Sommes-nous à notre place ?

L'air caressait les cheveux du Résistant, se tenant debout sur le pont de la base volante du célèbre SHIELD. Ou du moins qui leur avait appartenu à une époque. Nick Fury l'avait réquisitionné peu après l'annonce de la guerre civile et, même si son affinité avec Captain America était toute relative, il lui avait offert cette planque pour lui et ceux qui le suivrait. C'était à une époque une véritable piste d'atterrissage mais à présent, il n'y avait que quelques vaisseaux encore disponible pour ceux qui n'avait pas la capacité de se déplacer dans les airs grâce à leur pouvoir. Blaze restait là, au bord de cette machine volant au dessus des nuages, à regarder l'horizon et le soleil qui déclinait petit à petit, rendant le ciel dans une teinte rougeâtre. On aurait pu difficilement savoir ce qu'il faisait ici, perdu dans ses pensées, avec aucune autre âme qui vivent de près ou de loin. Il venait ici parfois pour se vider l'esprit, à défaut de rejoindre son coin de paradis à l'autre bout de l'univers.

Il sorti de sa poche une petite montre à gousset qu'il ouvrit, laissant apparaitre une photo, grossièrement bloquée dans le couvercle de cette dernière. La photo en question n'était pas d'une bonne qualité, comprenez par là qu'elle n'était pas cadrée comme les photos qu'on prenait chez un photographe professionnel pour caler dans ce genre de montre. Non, c'était plus vite le genre de photo prise de loin, en cachette, à l'insu de la personne concernée. Et la fille sur cette photo n'était autre que Raven, une étudiante à l'université où Blaze enseignait, cachant sa double identité au reste du monde. Ce n'avait rien de pervers de trouver là ce genre de photo, Raven n'était autre que sa demi-sœur, partageant avec lui les racines d'une mère. Depuis qu'il cherchait à faire la paix avec lui-même et avec le reste de l'humanité, il cherchait par tous les moyens de reprendre contact avec elle, de lui avouer la vérité, une chose assez compliqué lorsqu'on sait que Wormhole était responsable de la mort de son père. Il contempla cette photo une bonne dizaine de minutes, son cerveau entrant en ébullition quand aux possibles possibilités qui s'offraient à lui. De plus, il avait d'autres problèmes actuellement au sein même de la résistance, qu'il avait réussi à éviter au sens propre du terme jusqu'à présent : Electro Cute, sa némésis comme on pourrait vulgairement le dire. Nul doute que si rencontre il devait y avoir, ça risquait de faire des étincelles. Heureusement, elle mettait assez rarement les pieds dans la base.

Il referma la montre et la rangea à sa place d'origine, inspirant et expirant profondément en regardant une fois de plus l'horizon. Etait-il à sa place ici ? Dans un clan qui ne l'accepterait sans doute jamais pour ce qu'il était. Il voulait prouver à tout le monde qu'il pouvait servir le bien, qu'il pouvait racheter son ardoise mais même le chef des lieux n'avait guère confiance en lui, du moins pas totalement. A de nombreuse reprise, il avait pensé à s'en aller, retourner faire cavalier seul, que ce soit pour faire le bien ou pour faire le mal au final. Mais il ne ferrait que de leur donner raison en faisant ça. Alors il restait, là, proche du vide. Il leva sa jambe pour la placer au dessus des nuages, là ou la carlingue de la base n'existait plus, prêt à faire le pas fatidique. Une chute, aussi longue soit-elle ne viendrait pas à bout de Blaze, son alter égo lui permettant à tout moment de disparaître et réapparaître ailleurs grâce à ses trous de vers. Il reposa donc son pied sur le sol ferme de la piste de décollage. Il tendit sa main sur sa droite, se concentrant pour utiliser son pouvoir afin de partir d'ici, réfléchir ailleurs et voir le problème sur un autre angle. L'espace se courba et un passage s'ouvrit à côté de lui, mais il ne le passa pas tout de suite.

Etait-il seulement à sa place ici ?

[HRP : Désolé, pas mon meilleur RP, mais c'est juste pour commencer.]

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Aujourd'hui, l'infirmerie avait été prise d'assaut. Pas dans le sens péjoratif du terme dirons-nous, seulement que Namira avait été assaillie de toute part par de nouveaux blessés. Certains venaient à contre cœur voir l'humaine, se faire soigner par une fille banale cela semblait être un véritable affront à la virilité de certains, d'autres y voyaient un bon moyen pour faire plus connaissance. Et puis il y avait ces deux enfants, deux petits mutants qui ne savaient pas encore bien se maîtriser. Du coup, cela partait souvent dans le mur, ou, dans le cas présent, en cascade sur le pont du vaisseau du SHIELD. Les deux gamins s'étaient fait entendre dans toute l'aile principale jusqu'à ce qu'un membre de la Résistance veuille bien daigner amener les mouflets jusqu'à l'infirmerie. Ils s'étaient éraflés les genoux en tombant, l'autre s'en était prit aux coudes aussi. Des petits bobos qu'elle avait l'habitude de rafistoler en temps normal, mais qui devait jouer de beaucoup de psychologie, surtout avec les enfants. James et Erika, issus de l'Institut Xavier, n'avaient pas toujours la langue dans leur poche. Chose qui ne renfrognait pas Namira pour autant, elle estimait que les enfants avaient eux aussi besoin de s'exprimer. D'ailleurs, cela faisait déjà quelques temps qu'ils n'étaient plus considérés comme des sous hommes mais comme des personnes à part entière. C'était la fin de la journée et la fatigue commençait à se faire sentir, notamment dans les membres de la jeune femme. Il fallait savoir s'arrêter au bon moment pour ne pas avoir le risque de faire une bêtise...surtout sur des patients, ce serait vraiment sa vaine.

Une fois les enfants soignés, elle s'en libéra en les confiant à Tornade, chose qu'elle accepta naturellement. Elle avait pour habitude de s'en occuper, elle et le Fauve. Difficile de se dire que cet homme aux poils bleus avait un cœur d'or, et pourtant c'était le cas. Namira ne savait pas vraiment quoi penser de tous ces mutants et autres surhommes, après tout, la plupart la maltraitaient psychologiquement. D'autres la harcelaient ouvertement, elle tenait le coup, mais difficilement. Tout cela se terminait en pleurs dans les toilettes, à l'abri des regards. Lorsque, bien sûr, elle le pouvait. Parfois ce n'était pas aussi simple. Comme ce soir, là où elle croyait ne plus avoir à faire à la méchanceté de ceux qui, pourtant, partageaient les mêmes idéaux qu'elle. Nami verrouillait la porte de l'infirmerie lorsque des railleries commencèrent à fuser derrière son dos. Ravalant sa salive, elle fit mine de ne pas les entendre, hors ils la suivirent et continuèrent. Alors qu'elle allait monter sur le pont, elle se retourna brutalement et leur égosilla au nez :

« Laissez-moi tranquille ! Ca suffit maintenant ! »

Elle tourna les talons et ravala une dernière fois ses larmes. Bien sûr, ça ne dura pas très longtemps puisque c'est à peine arrivée sur le pont qu'elle se mit à éclater en sanglots, son visage entre ses mains. Tout en déversant ses larmes de tristesse sur son visage de porcelaine, elle marchait à cadence lente, le pas hasardeux. Elle renifla un bon coup, tenta d'essuyer son visage humide, vainement. La jeune femme n'avait pas encore remarqué son ami à quelques mètres...jusqu'à ce qu'elle redresse son visage tordu par ses pleurs, et le reconnaisse. Mais la seule chose qu'elle parvint à dire était à la limite du blessant...

« Oh, non... »

Car elle ne voulait pas qu'il la voit ainsi...

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Sommes-nous à notre place ?

Blaze regardait son trou de vers courbant l'espace devant lui. Il avait le regard vide, un peu perdu, la main toujours tendue pour tenir le passage ouvert. Il fit un pas dans sa direction mais s'avisa au dernier moment. Un bruit lointain sur le pont avait attiré son attention et, en refermant rapidement le poing, l'anomalie spatiale s'effondra sur elle-même, ne laissant plus qu'un décor naturel composé de nuage et du bleu du ciel. Les bruits de pas se rapprochaient rapidement, tapant sur le sol à chaque fois avec une certaine détermination. Il recula de quelques pas afin de se cacher derrière l'un des vaisseaux généreusement offert par le SHIELD. Comprenez par là qu'ils avaient été volés, réquisitionnés par l'ancien patron de cette organisation militaire. Il passa juste sa tête afin de voir qui arrivait et fut surpris de voir Namira, une jeune recrue, comme lui, dans la résistance. A la différence près qu'elle n'était pas, contrairement à lui, une femme possédant des facultés extraordinaires. Non, c'était juste une humaine, une simple humaine qui avait décidé de faire un choix dans une guerre qui ne la concernait pas.

Blaze voulu aller à sa rencontre mais changea d'avis assez vite. Il s'était exilé ici pour être seul et réfléchir, alors peut-être était-ce aussi le souhait de la jeune humaine et il ne fallait mieux pas la déranger. Il retira sa main de la carlingue sur laquelle il avait prit appui et partit dans la direction opposée à Namira. Il marcha quelques pas, prenant bien soin de faire le moins de bruit possible pour ne pas signaler sa présence, loin de se douter qu'il était déjà repérer par son amie. Il arriva à proximité d'une des portes permettant de rejoindre l'intérieur de cette base volante mais ne pu se décider d'ouvrir la porte, comme bloqué par une force invisible qui lui demandait de rester. Il voulait changer son visage, changer son passé et, alors qu'une amie était dans le besoin, il allait s'éclipser comme le dernier des voleurs ? Il cala sa main dans sa poche et fit demi-tour, s'approchant doucement à son tour, de l'humaine. Chaque pas franchit, réduisant l'écart qui les séparait, était une bonne raison de se poser un milliard de question sur ce qu'il allait bien pouvoir faire par la suite. Arrivez à quelques mètres seulement, il s'arrêta poussant un raclement de gorge pour indiquer sa présence.

"Est-ce que… je te dérange ?"

Bien qu'elle lui tournait le dos, Blaze savait que ce n'était pas un sourire qui se dessinait sur son visage à cet instant. Il ne fallait pas être savant pour le deviner, juste un peu physionomiste. Sans lui laisser le temps de se retourner vers son interlocuteur, ni même de répondre, il approcha encore un peu plus, passant à côté d'elle et fixant l'horizon par-dessus les nuages, les rayons de soleil balayant leurs visages de ses rayons chaud. Il ne dit aucun mot pendant quelques minutes, ne sachant pas trop quoi dire en réalité. Le réconfort, ce n'était pas vraiment dans ses habitudes. Il fini par passer ses mains pour fouiller ses poches les unes après les autres et en ressortir un morceau de tissu blanc, avec ses initiales border dessus. Il tendit maladroitement le tissu vers le visage de Namira, le tenant entre son index et son majeur afin qu'elle ait facile de le saisir.

"Tiens, ne le prend pas mal mais, cette expression sur ton visage ne te va pas trop."

Ce n'était pas du rentre dedans qu'il lui faisait, il essayait juste d'être "gentil", un concept qu'il avait oublié depuis un petit temps déjà. Il regardait à présent la jeune demoiselle, en attendant sa réaction qui, il l'espérait, serait positive.

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« Est-ce que... je te dérange ? »

« Non, tu ne me déranges pas. »

Rah, c'est pas vrai...

« Merci beaucoup. »

« Ca fait longtemps que tu es ici ? Tu sais, tu peux venir à l'infirmerie quand tu veux, je ne vais pas te faire de piqûres intempestives... »

« Mais je ne t'en veux pas. Tu dois avoir des choses plus importantes à faire.

Tu vas bien j'espère ? »

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Sommes-nous à notre place ?

Blaze restait immobile en attendant les paroles de Namira. Bien entendu, il aurait voulu en savoir plus sur l'origine des larmes de son amie et protégée mais bien entendu, elle ne fit aucun commentaire à ce sujet, préférant de loin garder ses problèmes pour elle et s'occuper des autres. Pourrait-il vraiment lui en vouloir, lui qui était plus ou moins dans la même situation et taisait bien des secrets. Personne ne savait, par exemple, le lien qu'il y avait entre lui et Raven sa demi-sœur, son nom n'avait même jamais été mentionné par l'ancien criminel. Il était juste cet homme qui avait fait des mauvais choix et qui essayait à présent de les rattraper par tous les moyens. Sa mine était sévère, presque sans expression, mais à l'intérieur, il était près à ouvrir son cœur pour qui en avait besoin, Namira par exemple. Il sourit légèrement à la réponse de l'autre personne présente sur ce pont, il était vrai qu'il ne passait pas énormément de temps sur la base des Résistants et l'infirmerie n'était pas son lieu de prédilection. Il n'avait pas vraiment de problème avec les médecins, ce n'était juste pas sa place.

"Depuis assez longtemps je dirais." Il marqua une courte pause avant de continuer sa réponse, reprenant la seconde partie de la question de Namira. "Je ne voulais pas te déranger. Tu dois avoir pas mal de boulot de t'occuper de tout ceux qui se blesse en s'attaquant au gouvernement. De même qu'à l'alliance. Je serais plus une distraction qu'autre chose et ce n'est pas ce que les autres ont besoin, déjà qu'ils ne me font pas confiance."

Il pouvait compter sur les doigts de la main les personnes à bord qui ne craignaient pas un poignard planté dans le dos de sa part. Drakan qui était son protecteur, bien que la raison pour laquelle cet homme avait pris de la sympathie pour Blaze lui échappe totalement. Namira ici présente avec qui il pouvait partager ce fardeau. Puis il y avait X-23, bien qu'il ne sache pas trop si elle lui faisait confiance ou pas. Certes, il était au courant de son secret de mutante à l'université mais elle connaissait son statut de professeur capable de détruite une classe avec un simple trou noir. C'était donc plus vite un échange de bon procédé au final. Et enfin, il y avait Tessa pour qui la confiance était en demi-teinte. Elle lui avait fait rencontrer Captain America, ce qui témoignait d'une certaine confiance, mais depuis, elle ne cessait d'être méfiante à son sujet. Blaze sortit de ses pensées juste à temps pour entendre la question de Namira à son sujet. Il tourna la tête pour donner toute son attention à l'humaine.

"Je… non je ne faisais rien de particulier, j'étais juste perdu dans mes pensées à me poser des questions sans réel intérêt."

Le vent souffla de plus belle à cette altitude. Bien que le soleil n'était pas caché par les nuages, il restait que la température était assez basse, rien de bien étonnant pour la saison. En parfait gentleman et après avoir donné son mouchoir pour effacer ses larmes, il ôta sa veste pour la placé sur les épaules de Namira, se retrouvant dès lors en T-shirt noir sur le pont.

"Tiens, il ne faudrait pas que notre infirmière prenne froid non plus."

Blaze avait également froid, mais préférait ne rien dire, portant son sacrifice au risque d'attraper un rhume. Malheureusement pour lui, son épiderme le trahissait alors que ses poils se dressaient et que sa peau adoptait l'apparence que l'expression avait nommée de "chair de poule". Il ferma un peu les poings, frottant les doigts discrètement comme s'il espérait que ça le réchauffe entièrement. Il ne voulait pas que son amie s'en rende compte et lui redonne sa veste en échange. Une fois cette poussée de frissons passées, il relâcha la pression de ses mains et repris une mine plus naturelle pour lui.

"Et toi, est ce que tout ce passe bien ? Ils ne sont pas trop dur avec toi ?"

Blaze savait qu'une humaine était mal vue dans les rangs des résistants et que certains ne comprenaient pas sa présence ici, dans une guerre qui ne la concernait pas.

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« Tu ne me déranges jamais, tu sais. », lui confia t-elle.

Et c'était la vérité. Au lieu d'être mal accompagnée, elle préférerait mille fois mieux être en sa compagnie ou être seule. Un ami comme lui, elle n'en avait jamais eu dans sa pauvre et misérable vie d'humaine, et il ne pouvait s'en rendre compte, malheureusement. Il était déjà très difficile pour elle de se confier, alors prouver à quel point elle pouvait l'apprécier, c'était d'autant plus ardu. Les mots pouvaient parfois s'entremêler, elle bafouillait, sans raison apparente, alors que ses pensées étaient claires comme de l'eau de roche. Namira aimait beaucoup Blaze et ce n'était pas sans attendre un retour de sa part. Etrangement, il le lui rendait bien. Comme s'ils n'avaient pas besoin de parler pour se comprendre, ou alors très peu. C'était un lien difficilement explicable. Surtout pour elle, et les autres, qui sont spectateurs, n'en parlons pas. Ils formaient à eux deux le clan des moutons noirs de la Résistance, même s'il devait bien y en avoir d'autres, à l'image du Punisher par exemple – qui, entre nous, ne faisait pas vraiment de l'oeil à Nami, qui l'inquiétait plus qu'il ne l'attirait. Ils seraient même sans doute incapables de se comprendre. L'une était pacifiste dans l'âme tandis que l'autre prônait la violence comme seul jugement.

Lorsqu'il lui répondit, elle l'écouta avec beaucoup d'attention, détaillant son expression faciale avec minutie. Elle le faisait spontanément et sans malveillance. Chose que peu comprenaient, y voyant un aspect plutôt malsain.

« Ils ne m'apprécient pas non plus. Et je les comprend, en fin de compte. »

Deux à supporter le mépris des autres résistants. Comment pouvaient-ils être soudés avec ça ? C'était tout juste impensable. Trop de douleur avait germé de cette méchanceté, du moins c'était le cas pour Nami, qui en souffrait énormément du fait de sa grande fragilité. Malgré toute la volonté dont elle faisait preuve, il lui restait néanmoins un talon d'Achille, sa maladie. Elle lui collait à la peau et vouloir l'arracher ne rimerait strictement à rien. Ce serait se briser en mille morceaux.

Sans qu'elle ne s'y attende, il déposa sur ses épaules sa veste. La bouche légèrement entrouverte, elle ne sut quoi dire et bafouilla quelques « merci » à son attention.

« Mais...tu vas avoir froid, toi aussi ! », s'exclama t-elle, abasourdie par le sacrifice de son ami.

Sans réfléchir, elle se rapprocha de lui et lui frotta machinalement le dos, un sourire aux lèvres. Au moins, elle allait pouvoir le réchauffer un petit peu par ce geste. C'est à cet instant qu'il remit sur le tapis quelque chose de sensible, sa place au sein de la Résistance...elle ravala discrètement sa salive, prit son courage à deux mains et parla, même avec ce voile larmoyant qui venait de nouveau s'installer dans son champ de vision.

« Disons que...non, ça ne va pas très bien, en ce moment. L'infirmière continua de lui frotter un peu le dos, et redressa sa tête. Mais ça va passer. Ca passe toujours. »

Quelque part, la méchanceté qu'elle recevait quotidiennement n'avait pas de sens : si elle n'était pas présente dans la base, personne ne recevrait des soins, et le mutant Elixir n'étant pas toujours présent, quelqu'un devait toujours se porter volontaire aux soins. Avoir une disponibilité telle, ce n'était pas donné à tout le monde. Les heures se succédaient et elle ne voyait pas le temps passer. Des cernes s'étaient creusés sous ses yeux, signe d'un surménage important. Alors qu'ils huent, qu'ils lui crachent dessus, si ça leur chante. Mais lorsqu'elle ne sera plus là, qu'ils ne viennent pas pleurer...

« Tu m'as l'air en forme, toi, au moins. Je suis contente de te voir. »

Elle se hissa sur la pointe de ses pieds et déposa un bisou sur sa joue. En toute amitié, bien sûr.

« A quand ta prochaine mission ? »

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Sommes-nous à notre place ?

Blaze était attristé par la nouvelle que lui annonçait sa protégée. Il n'aimait pas qu'on s'en prenne à ses amis, qui l'aimait allez-vous me dire ? Mais c'était autant plus particulier que lui n'était pas connu pour se soucier des autres, montrant toujours une face digne d'un joueur de poker ne laissant transparaitre aucune émotion, lui qui était devenu un criminel après avoir ôté la vie à quelqu'un d'autre. Il avait bien changé depuis, sans doute dans le désir de se rapprocher de sa demi-sœur pour renouer avec une vraie famille, chose qu'il n'avait plus connu depuis que sa compagne l'avait quitté. Il passa sa main par de-là la tête de Namira et la posa sur son épaule, la caressant un peu à travers le tissu de sa veste pour la réconforter alors qu'elle lui caressait le dos en retour. C'était presque machinal chez eux de se réconforter l'un l'autre le plus possible, bien qu'un des deux protagonistes avaient encore du mal à trouver ses marques quand il s'agissait de parler d'affection.

"Tu sais, tu peux toi aussi venir me voir, surtout quand ça ne va pas comme ça. Ce sera toujours mieux que de rester dans son coin à te vider de toutes les larmes de ton corps."

Regardez qui parlait. Il n'était pas vraiment le mieux placé pour pouvoir en parler alors qu'il s'était tenu ici aussi pour ne pas avoir à affronter le regard des autres. La seule différence, c'est que lui ne pleurait pas, son cœur s'était asséché il y a bien longtemps. Il marqua une petite mouille à la question de son amie, contrairement à ce qu'on pouvait penser, son intégration avait du mal à se faire et il devait plus souvent se battre pour arriver à avoir une affiliation ou autre. C'était à la limite si on l'autorisait à venir sur le pont de cette base tant les autres ne lui faisait pas confiance. Il détacha sa main se l'épaule et fit quelques pas vers l'avant, abandonnant également la main qui lui caressait le dos, la laissant dans le vide le temps que sa propriétaire la récupère. Il scruta une nouvelle fois l'horizon observant un nuage qui avait curieusement une forme de tête de caniche avant de prendre une profonde inspiration en haussant les épaules.

"Je ne suis pas sûr d'avoir le… profil pour une mission. Pour dire vrai, je pense que certains ici n'ont pas encore une totale confiance en moi."

Ce qui était à la fois légitime et complètement stupide. Blaze montrait une bonne volonté à participé à la vie active de la résistance et ses capacités pouvaient être utile lors de certaines escapades en ville contre les membres de l'alliance ou les sbires du gouvernement. Mais il avait plus le rôle du vilain petit canard, un vilain petit canard qui avait beaucoup de mal à devenir le cygne du conte. Il tourna sa tête en direction de Namira et lui afficha un sourire un peu forcé, un peu mélancolique qui voulait dire que au final, tout n'était pas si mal. Pour lui, la situation actuelle, il l'avait un peu cherché par ses mauvaises actions passées. Le Karma que certain appelait ça, ça restait une hypothèse encore assez plausible.

"Regarde-nous ! De quoi avons-nous l'air ? A tout faire pour plaire à ceux qui ne cherche pas à nous comprendre."

Même Tessa qui l'avait introduit dans les rangs de la résistance était à présent plus distante envers lui sans qu'il ne puisse rien faire pour lui offrir une chance de prouver qu'il avait réellement changé. Le monde autour de lui restait sur la défensive quand il s'agissait de parler de Wormhole. Un nouveau coup de vent vint frapper les bras à présent nu de Blaze, lui offrant une nouvelle fois la chair de poule. Il passa une main sur le bras inverse afin de le frotter pour un peu le réchauffer, en vain vu la main était aussi froide que le reste. Il se retourna complètement pour faire alors face à Namira, le soleil continuant une longue descente pour annoncer la nuit qui allait bientôt pointer le bout de son nez.

"Que dirais-tu si nous trouvions un autre endroit pour continuer à discuter, il va très vite faire nuit ici et ce n'est pas l'endroit le plus accueillant une fois la nuit tombée."

Un argument lancé pour ne pas dire qu'il n'aurait rien contre un feu de cheminée et un café brûlant pour l'accompagner.

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« Tu dois avoir raison. Mais il paraît que ça fait du bien de pleurer, ça libère l'esprit et évacue le stress accumulé. C'est ce qu'on dit, en tous cas. Quitte à pleurer, je préfère le faire toute seule plutôt que de faire du mal au peu de proches qu'il me reste. »

C'est vrai que pleurer était quelque chose de bon en soi, mais par rapport aux autres, c'était toujours très délicat. Surtout que la belle n'était pas habituée à pleurer en public. Encore moins lorsqu'il y a un ami auprès d'elle, ce qui est encore plus difficile à ses yeux. C'est comme enfoncer le pieux deux fois au lieu d'une, quelque part ; et elle redoutait la douleur que cela pouvait provoquer chez l'autre. Oui, à trop penser aux autres, elle finirait par se perdre définitivement. Mais pour l'instant, l'électrochoc n'avait pas encore eu lieu.

Lorsqu'il s'éloigna un peu d'elle, elle ressentit comme un léger vide. Pendant un instant elle eut cru que c'était elle qu'il fuyait, mais très vite Namira se rendit compte que ce n'était pas le cas. Elle l'écouta avec attention. Et puis, quand il lui avoua que peu de personnes lui faisaient confiance, elle ne put qu'acquiescer de façon malheureuse. Il avait raison, mais elle avait posé cette question dans l'espoir que ça ait changé depuis ces derniers mois passés ici. C'est donc avec regret qu'elle se rendit compte que ça n'avait pas changé...mais que faisait-il donc de ses journées, alors ? Passait-il son temps à errer dans les locaux, sans venir la voir ? Cette simple idée la rendait un peu inquiète à son sujet. Vexée, aussi, elle était. Mais l'inquiétude prenait naturellement le dessus sur n'importe quoi d'autre.

« Mais tu as changé, Wormhole. Moi je sais que tu es différent de celui d'autrefois. »

Et l'être par rapport à ses amis c'était déjà un grand pas. Il pouvait vivre avec ça, si lui savait qu'il avait changé et que ses proches eux aussi ne l'ignoraient pas.

« Nous n'avons plus qu'à prendre notre mal en patience, je suppose... »

Blaze l'inquiéta davantage lorsqu'il parla de la fréquentation du pont une fois la nuit tombée. La question ne s'était jamais posée, mais c'est vrai que la vie nocturne était beaucoup plus redoutée que celle diurne.

« C'est vrai ? », lui demanda t-elle, intriguée. « Euh...hé bien, oui, pourquoi pas. Mais fais-moi plaisir, reprends ta veste, j'ai peur que tu attrapes la mort. »

Encore une expression niaise qu'on lui avait apprise, mais celle-là était plutôt bien trouvée, à dire vrai.

« Je vais prendre mon manteau à l'infirmerie et on y va... »

Elle lui tendit sa veste, lui demandant, par gourmandise :

« Tu m'accompagnes, hein ? »

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Sommes-nous à notre place ?

Blaze sourit lentement à la suite des paroles de Namira. Elle n'était pas totalement dans le faux en annonçant son changement. Il avait encore du mal à le croire, le regard des autres à son sujet renforçait cette vision qu'il avait de lui et pourtant, il cherchait à faire de son mieux. Les récents évènements qui se sont produit à New York avait d'ailleurs joué autant en sa faveur qu'en sa défaveur. Il avait participé à l'anéantissement des machines et également à la chute de Brain mais l'alliance elle-même s'en était mêlée, ce qui ne devait pas faire de lui un homme meilleur. Mais c'était aussi lui qui avait fait disparaître le Fléau en le téléportant ailleurs sur le globe puis il avait sauvé le président avec Reed Richard, un homme du groupe adverse. C'était là que certains résistants avaient vu d'un mauvais œil les agissements de Wormhole, le considérant comme pouvant passer du côté du gouvernement. Il lui avait juste semblé que c'était la meilleure chose à faire sur le moment, s'associer à eux pour rétablir de l'ordre dans ce chaos généré par celui qui devenait le président par intérim, Norman Osborn.

Il grimaça ensuite lorsqu'elle lui rendit sa veste. Il est vrai qu'il avait froid pour le moment mais il ne voulait pas le montrer, bien que sa peau le trahisse ouvertement. Il passa ses bras dans les manches pour se revêtir du vêtement. Il lui sourit alors en posant sa main sur son épaule pour la rapprocher de lui. "Je connais un raccourci jusque là." A peine eu-t-il terminé sa phrase qu'il tendit sa main encore libre devant eux, ouvrant ainsi un passage vers l'infirmerie, bien que tout ce que le trou renvoyait était un noir profond. En réalité, Blaze était le seul à voir ce qui se passait de l'autre côté du miroir. De son point de vue, il pouvait voir la pièce dans laquelle il devait se rendre, une facilité pour ne pas se retrouver dans un mur ou surprendre une quelconque personne. Il sera Namira plus fort contre lui alors qu'il commençait à réduire l'espace qui les séparait du trou de ver, entrainant l'infirmière avec lui. L'espace d'une seconde, ils passèrent du pont de la base des résistants à l'infirmerie, un pièce assez grande pour y entreposer plus d'une dizaine de malade ou de blesser ainsi qu'une salle plus petite qui devait servir de salle d'auscultation comme de salle d'opération selon les besoins.

Il lâcha son emprise sur Namira, son visage se marquant d'une expression implorant le pardon. Il faut dire que c'était le premier voyage de Namira dans l'espace que contrôlait Blaze et, si lui était habitué, il oubliait parfois que les autres pouvaient avoir peur de ce qui se passait de l'autre côté. Plus il devait faire passer de monde, plus maintenir le portail était difficile, il fallait donc se dépêcher pour ne pas que la dernière personne ne se retrouve la jambe gauche séparée du reste du corps. Mais il se doutait que Namira lui pardonnerait ce mode de déplacement imposé. Il se contenta d'observer les lieux pendant que son amie récupérait sa veste. Il y avait là des ustensiles de chirurgie principalement puis son regard fut attiré par une photo posée sur un bureau. Deux femmes s'y tenaient, le sourire aux lèvres. Si la première n'était autre que Namira, la seconde intrigua l'ancien criminel. C'était nulle autre personne que sa propre demi-sœur. Elle ignorait elle-même cette information mais c'était bien la chance de Blaze que son amie était également celle de Namira. Il saisit le double portrait dans sa main et le regarda plus longuement, le regard interrogateur perdu dans son esprit, sans se rendre compte que son amie était revenu et l'avait donc vu intrigué par le cadre.

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[HJ : C'est petit mais c'est pour clôturer le tout, je te laisse poster et on passe au sujet suivant /o.]

« Hein ? Un raccourci ? Où ça ? », demanda t-elle, ingénue.

Clignant plusieurs fois des yeux, elle se laissa se blottir contre Blaze qui la tint par l'épaule. Elle regarda autour d'eux et tomba nez à nez avec un trou de vers qu'il venait de créer. Loin d'être idiote, elle n'avait pourtant pas confiance en cette technologie...oui, son ami avait beau la tenir, elle avait vraiment peur de le perdre en cours de route. Sans s'en rendre compte, elle l'agrippa par le bras comme une femme à sa bouée de sauvetage. Le cœur au bord des lèvres, Namira ne recula pourtant pas et traversa, accompagné de Wormhole, cette fissure spatio-temporelle. A peine avait-elle fermé les yeux qu'en les rouvrant, ils étaient déjà arrivés sur place. Lâchant un petit hoquet de surprise, elle se rendit finalement compte que la proximité avec son ami était assez...perturbante, il fallait l'avouer. Elle se sépara de lui en rougissant légèrement, lui offrant un joli sourire pour combler gêne et anxiété.

« Désolée...j'ai eu un peu peur, je l'avoue... »

Elle alla dans son bureau, alluma la lumière et rangea quelques petites choses. Puis elle s'arma de son manteau qu'elle enfila rapidement, réajustant son col. C'était un beau manteau bleu marine aux boutons militaires grisâtres. Lorsqu'elle retourna sur ses pas, elle remarqua que son ami était obnubilé par le petit cadre qu'elle avait mit dans un coin de l'infirmerie, la photo représentant deux amies chères l'une pour l'autre : Namira et Raven.

Ignorant que le monde était aussi petit, elle n'y prêta pas plus attention que cela. Par contre, elle ne se gêna pas pour lui faire remarquer qu'il était un peu dans la lune...

« Blaze ? », souffla t-elle. « Ca va, tu t'en sors ? », ricana t-elle.

Nami le tira vers elle par le bras.

« On prend un autre raccourci, ou pas ? »

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